Bigarré

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La matière soie

Carrément soie…

Naturellement Soie

Les feuilles du mûrier blanc, arbre qui pousse à l’origine en Asie Mineure, sont l’aliment de base du Bombyx du mûrier (Bombyx mori). Cette chenille (ver à soie) produit le cocon dont est issue la base du fil de soie. Chaque cocon n’est constitué que d’un seul fil continu d’une solidité incroyable. Sa résistance est comparable à celle d’un fil d’acier de même section et qui peut mesurer jusqu’à 1 800 mètres de long. C’est l’une des fibres naturelles d’origine animale les plus fortes, même si son élasticité est modérée. Mouillée, elle peut perdre jusqu’à 20 % de sa résistance.

La soie est composée principalement de deux protéines, la fibroïne qui compose le centre de la structure de la soie et la séricine qui forme le matériau collant autour.

Lors du dévidage des cocons, chaque fil étant trop fin, on en réunit plusieurs. Ils se soudent entre eux grâce à la séricine (ou grès). On obtient alors des fils de soie « grège ». Un kilogramme de soie grège s’obtient avec huit à dix kilogrammes de cocons.

Vient ensuite le moulinage, pendant lequel plusieurs fils de soie « grège » sont tordus ensemble pour obtenir davantage de solidité et de souplesse.

Lors de l’étape du tissage, les écheveaux de soie grège sont alors enroulés sur un tambour « l’ourdissoir ». Cela permet de monter les fils de chaîne sur le métier à tisser. Ils sont également dévidés sur une « cannette » placée dans la « navette » qui sert à tisser la trame.

Enfin, l’opération de décreusage procure au tissu de soie toute sa douceur. Elle la débarrasse du grès et des impuretés, de façon très traditionnelle, grâce à des bains savonneux.

Historiquement Soie

Pendant près de 4 siècles, la découverte de la sériciculture, processus d’élevage de vers à soie, et du tissage de la soie, fut jalousement gardée en Chine.

Deux siècles avant notre ère, les Coréens, les Japonais, et plus tard, les Indiens, parvinrent à découvrir ce secret. Bien que le savoir-faire fût diffusé à travers l’Eurasie, sa production resta pendant trois millénaires la quasi-exclusivité de la Chine.

A partir du IIe siècle, la Chine échangea de la soierie avec le reste du monde. Ce commerce s’effectua grâce à la fameuse « route de la soie ». Il s’agit du réseau de routes commerciales terrestres puis maritimes qui reliaient l’Asie et l’Europe.

Cette quasi-exclusivité prit fin au VIe siècle avec l’empereur Justinien.

Le mûrier blanc et son ver à soie furent introduits dans l’ancienne Péloponnèse et en Grèce. Toutefois, c’est la Sicile qui, dès 1440, amorça le contrôle de l’élevage de Bombyx Mori. L’ile méditerranéenne put alors produire la soie pour le reste de l’Europe, notamment l’Italie.

Nationalement Soie

En France, grâce à des choix stratégiques, différents rois encouragèrent les fabriques de soie. La ville de Lyon devint rapidement une des plus grandes places financières. Au XVIIe, la soierie lyonnaise s’imposa dans toute l’Europe grâce à la « Grande Fabrique ». Elle regroupa les maîtres tisseurs « Canuts » (40 % des travailleurs de la ville) et les marchands-fabricants « Soyeux », (réception des commandes, fournisseur de la matière première aux canuts).

A la Révolution française, la ville souffrant du manque de commandes, des soyeux quittèrent la France. Les conditions redevinrent favorables sous Napoléon 1er, qui lança de nombreuses commandes et soutint la mise au point de la mécanique Jacquard.

Dès 1812 commença la construction du quartier de la Croix Rousse, destiné à recevoir les ateliers de tissage, jusque-là installés dans le Vieux-Lyon et dans la presqu’île. Les équipements (eau, gaz, funiculaire…) s’améliorèrent considérablement et le quartier se développa. La soierie lyonnaise exporta 40 % de ses productions vers la Grande-Bretagne et 25 % vers les États-Unis.
Au début du XXe siècle, l’activité se mécanisa, puis vînt le déclin malgré quelques brèves périodes de prospérité. Le tissage industriel se développa dans les régions voisines qui disposaient davantage de place pour des usines.

Aujourd’hui, seuls quelques métiers à bras subsistent à Lyon pour des commandes exceptionnelles. Les Monts du Lyonnais abritent encore quelques établissements industriels historiques de tissage de la soie.

Bénéfiquement Soie

La soie est une fibre naturelle résistante, légère et très isolante.
Hypoallergénique, la soie retient très peu les impuretés du fait de la structure de ses fibres. De même, son tissage serré ne laisse aucune aspérité où pourraient se loger poussière ou allergènes.
Thermorégulatrice, la soie agit comme un isolant naturel et tient chaud en hiver. En été, elle permet à la peau de respirer et apporte de la fraîcheur.
Cette matière limite l’électricité statique. Elle absorbe jusqu’à 40 % de son poids en vapeur d’eau avant que le tissu ne donne une sensation d’humidité.
Le twill de soie utilisé pour confectionner les foulards BIGARRÉ par Maud Rouveyre est une étoffe dont le tissage particulier présente des lignes diagonales qui mettent en valeur les couleurs. Souple, léger, lumineux, il offre un toucher très doux le rendant très agréable à porter.